150 ans de la guerre de 1870
80 ans de l’armistice de 1940
Il y a 150 ans, le 4 septembre 1870, la ville de Sedan et Napoléon se rendaient avec comme conséquence la fin du second Empire* et la proclamation de la troisième République.
*En 1866 eurent lieu à Nancy des festivités pour la venue de l’impératrice Eugénie et de son fils, le prince impérial âgé de dix ans, à l’occasion du centenaire du rattachement de la Lorraine à la France. L’impératrice entre dans Nancy avec une robe brodée, création locale car la capitale lorraine connaît une activité soutenue en ce domaine de la broderie et vint visiter l’Institut des sourds – muets fondé par J. Piroux à Nancy. Elle devait se rendre à Jarville aux courses hippiques mais un orage en décida autrement. A une fenêtre du pavillon Alliot sur la place Stanislas, se tenait Hubert Lyautey qui décrivit le petit prince vingt ans plus tard de cette façon « si charmant dans son complet de velours, ses bas rouges et son grand cordon, escorté par de vieux soldats lorrains, survivant de l’épopée impériale. »
https://www.academie-stanislas.org/academiestanislas/images/Colloques/Rattachement/08-Mouton.pdf
Stéphane Bern a consacré un épisode de son émission « Secrets d’histoire » le 17 février 2020 au Prince impérial mort à 23 ans dans un combat contre les Zoulous en Afrique du Sud.
Avant le 4 septembre 1870, la République avait déjà été proclamée, en France, à deux reprises :
-la première fois, la proclamation de l’abolition de la royauté par la Convention nationale, le 21 septembre 1792 ;
-la seconde, par le Gouvernement provisoire, le 24 février 1848.
La défaite humiliante de Sedan en 1870 dans la guerre franco-prussienne eut pour conséquence aussi la naissance d’une nation qui va dominer durablement l’Europe. Un traité de paix, signé à Francfort le 10 mai 1871, amputa la France d’une partie de son territoire.
Thiers une figure contestée aujourd’hui. La statue de Thiers déposée en 1970 à Nancy était l’œuvre du sculpteur Ernest Guilbert, suite à une souscription publique lancée dans les départements des Ardennes, de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges. Sur le piédestal, figurait l’inscription: » 1er août 1873, date de l’évacuation de Nancy par les Allemands ». La place Thiers fut rebaptisée officiellement place Simone Veil le 17 juillet 2018.
Au début de la IIIe République, Adolphe Thiers achève une longue carrière politique commencée sous la Restauration. Appelé à la tête du gouvernement provisoire en février 1871, il conclut la paix de Francfort avec l’Allemagne, le 10 mai 1871, se résignant à l’abandon de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine (la Moselle actuelle), et réprime la Commune parisienne. La Commune est à la fois une réaction à la défaite française de la guerre franco-prussienne de 1870 et au siège de Paris, et une manifestation de l’opposition entre le Paris républicain, considéré comme « rouge », et une Assemblée nationale à majorité monarchiste. La Semaine sanglante, du dimanche 21 au dimanche suivant 28 mai 1871, est l’épisode final de la Commune de Paris, où elle est écrasée et ses membres exécutés en masse.
En 1873, les séquelles de la guerre sont définitivement réglées : le succès de deux emprunts successifs permet le paiement des 5 milliards de francs-or d’indemnités exigés par la Prusse pour l’évacuation des départements encore occupés. En prônant une république conservatrice, Thiers se heurte cependant à la majorité monarchiste de la Chambre qui, bien que divisée, reste en quête d’une restauration. Aussi Thiers doit-il démissionner et céder la place au maréchal de Mac-Mahon.
En savoir plus : Nancy et 1870
Entre 1870 et 1914, Nancy est l’une des rares villes françaises à subir une forte croissance démographique : Recensement de 1872, 52 978 habitants et en 1911, 108 432. https://www.persee.fr/doc/adh_0066-2062_1973_hos_1973_1_1135
Deux éléments peuvent expliquer cette situation. La révolution industrielle après 1850 entraîne le développement des mines, du fer et de la sidérurgie en Lorraine avec les besoins croissants de main-d’œuvre. La deuxième explication trouve sa source dans la défaite de la France dans la guerre de 1870 ; Les gouvernements de la nouvelle Troisième République ont donné un rôle stratégique à Nancy à travers l’installation de nombreux régiments et casernements. La ville devient rapidement ville-frontière avec une garnison. De plus un grand nombre d’Alsaciens et Lorrains (plus de 13.000 en 1877) a refusé la nationalité allemande et a décidé de s’installer à proximité de leur patrie. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01086883/document. C’est dans ce contexte que la rue « derrière Bonsecours « devenue » rue d’Alsace » se peupla à Jarville.