Un article de La Vie Lorraine Illustrée1 nous le rappelle, témoignant que Jarville n’était pas qu’une ville industrielle, mais aussi une ville de loisirs, avec son hippodrome fréquenté par le « Tout Nancy » qui allait aussi abriter des démonstrations et compétitions aéronautiques. Le dessin ci-joint (Fig. 1) de H. Dry l’illustre bien. L’auteur de l’article (le journaliste Cyr de Gohelle), commentant le dessin écrit qu’à l’exception de l’automobilisme et de l’aérostation1, le patinage « sourire de l’hiver » n’est pas « un sport banal »: nous n’en connaissons guère « de plus entraînant et de plus passionnant ».
Il poursuit : « Très suggestifs et bien pris sur le vif, plusieurs types de patineurs et patineuses : les uns expérimentés, d’autres à leurs débuts, d’autres encore esquissant ces huit capricieux et ces arabesques étourdissantes qui vont épater la galerie, sont réellement fort bien attrapés, sans oublier le jeune négociant en marrons qui représente ici la tribu des camelots, laquelle ne perd ses droits en aucune circonstance. C’est encore de cette bonne vieille Compagnie des tramways de Nancy qui décidément ne recule devant aucun ridicule, que nous tirerons le mot de la fin. En bonne commerçante pour attirer et diriger la clientèle, elle avait affiché dans ses voitures un alléchant carton avec ses mots : « On patine à Jarville ». C’était déjà joli comme réclame mais quelques jours après, le dégel était survenu, il pleuvait à torrents et ce petit écriteau « on patine à Jarville » invraisemblable et indécroché, se balançait toujours comiquement aux cahots des lourds véhicules.
L’industrie, puis l’urbanisation ont eu raison de ces lieux de loisir et de sport. Le quartier de la Californie, a été construit sur ces espaces
L’étang de Jarville était situé juste après l’écluse du canal de la Marne au Rhin et s’étendait vers l’Est le long de la rigole de Jarville. jusqu’au ruisseau de Jarville. Il occupait approximativement tout l’espace depuis l’écluse, jusqu’au groupe scolaire Fleming et au-delà de la rue Gabriel Fauré. Le ruisseau de Jarville vient du val du Fonteno. A l’époque il coule à l’air libre le long de l’église, le long de l’actuelle rue de Renémont. L’emplacement du passage à niveau signalé à gauche de la carte est encore visible. La ligne de chemin de fer qui croisait l’actuelle rue de la République, allait de la gare de Jarville à celle de Nancy-Saint-Georges et Champigneulles. On peut encore voir le tracé de cette ligne entre le bâtiment de la banque CIC et le garage Peugeot, quasiment en face de la mairie.
1Aérostation : on ne parle pas encore d’aviation – Voir le cahier N°3 du cercle d’histoire de Jarville sur les débuts de l’aviation.
Vie Lorraine illustrée – Février 1904, fascicule 8. accessible à l’adresse
https://kiosque.limedia.fr/ark:/31124/d8mr1kbqctsdh5w8/p4
Cet article est paru sous une forme très voisine dans Jarville – le Mag de décembre 2019.