Après la Grande Guerre

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Après la grande guerre, le supplément de l’Est Républicain du 16 juin 2019 fait un dossier sur l’Alsace Moselle, un retour compliqué à la mère patrie.

Si l’arrivée des troupes françaises en novembre 1918 se fait dans l’enthousiasme pour les Alsaciens, bientôt « la politique d’assimilation et la frénésie centralisatrice de Paris choqueront beaucoup d’alsaciens et de mosellans », titre le journal.

Après l’enthousiasme à l’arrivée des troupes françaises libératrices exprimé par l’illustrateur Victor Huen, s’ensuit une période plus morose.

L'entrée triomphale du général Castelnau par Victor Huen.
L’entrée triomphale du général Castelnau par Victor Huen

1- L’expulsion des « anciens allemands » ou l’évacuation programmée des populations civiles allemandes

Dans son journal conservé à la bibliothèque de Colmar, Elisabeth-Esther Lévy révèle tout le paradoxe de L’Alsace au sortir de la Première Guerre mondiale. De cœur avec la France, elle reste germanophone et ne veut aucunement adopter une attitude manichéenne à l’égard des allemands. Elle déplore ce traitement inhumain infligé sans distinction à l’ensemble des Allemands. Ces familles installées depuis de longue date à Colmar s’étaient selon elle, au fil du temps, parfaitement intégrées à la population.

2 – Le rattachement administratif de l’Alsace-Moselle à la France

Le 15 septembre 1918, un service général d’Alsace Lorraine regroupant tous les services existant tant au ministère de la guerre qu’au ministère de ‘intérieur est créé auprès de la présidence du conseil avec Jules Jeanneney comme sous secrétaire d’Etat chargé des questions d’Alsace Lorraine. Il va être épaulé par trois commissaires de la République résidant à Metz dont Léon Mirman, préfet de guerre en Meurthe-et-Moselle à Nancy de 1914 à 1918.

Le préfet Mirman dans son bureau de la préfecture à Nancy
Le préfet Mirman dans son bureau de la préfecture à Nancy

En savoir plus sur le préfet Mirman

Si le préfet Mirman est connu pour avoir joué un rôle de premier plan « de soutien pour la population éprouvée « notamment à Nancy avec le maire Gustave Simon lors de la bataille du grand couronné (le préfet avec sa femme et ses nombreuses filles se promenait en centre ville pour rassurer) , et vis à-vis des villes martyres comme Gerbéviller, (voir le site www.blamont.info/textes163.html). Le préfet Mirman connut donc ensuite des difficultés chez nos voisins alsaciens et mosellans (https://journals.openedition.org/alsace/ : 1951 l’administration française s’établit en Alsace Lorraine par Joseph Schmauch revue d’Alsace 1013 :L’Alsace et la grande guerre).
Les choses ne s’améliorant pas, le préfet Mirman demanda sa disponibilité le 2 octobre 1919 et il rentra à la cour des comptes. Une rubrique lui est aujourd’hui consacrée sur le site de la cour des comptes.
NB: On rend hommage à Léon Mirman en utilisant « ce noble serviteur de la République » mais en faisant des recherches on apprend qu’en 1933, il devint royaliste, ce qui est curieux voire contradictoire avec ce qui précède.

En savoir plus sur Victor Huen

Alsacien illustrateur qui travailla pour les imprimeries réunies à Jarville. Né à Colmar le 21 mars 1874 et mort le 15 décembre 1939 à Nancy. Il s’est installé à Nancy avant la guerre, vers les années 1936. Pendant la guerre, la maison de retraite a été
évacuée. Victor Huen, dépressif, l’a mal vécu et se suicide en 1939 à Nancy.

Illustration la Bataille Moderne et ses moyens techniques de Victor Huen
Illustration la Bataille Moderne et ses moyens techniques de Victor Huen
Illustration de Victor Huen
Illustration de Victor Huen

Il est né à Colmar en 1874. Il a été élevé dans le culte de Napoléon par un père francophile et amateur d’estampes militaires. Huen montra très tôt des dispositions pour le dessin. Recommandé notamment par Bartholdi, il a étudié de 1893 à 1895 aux Beaux-Arts de Paris, avec Gérome, puis à l’Académie Jullian, de 1895 à 1897 à l’Académie des Beaux-Arts de Munich et enfin, de 1898 à 1899 de nouveau à l’Académie Jullian. Il a vécu et travaillé de 1900 à 1931 à Colmar, avec la seule interruption de la guerre, à laquelle il a participé de 1916 à 1918 comme sous-officier dans les Flandres.

Admirateur de Raffet qui a suscité la légende napoléonienne grâce à la vignette et à la lithographie. Meissonier et Detaille ont donné un second souffle à la légende de l’Empereur à la fin du XIXe siècle. Victor Huen s’est tourné vers les gloires du Premier Empire et de l’Alsace. Une exposition lui fut consacré en 1969 à Colmar (HAUT-RHIN).

Livre La Grande Armée  par Victor Huen
Livre La Grande Armée par Victor Huen

L’Alsace est l’une des provinces françaises où la légende napoléonienne est restée la plus vivace. Il eut donc été facile de réunir, pour l’exposition de rigueur en cette année du bicentenaire, des souvenirs ayant trait au général Bonaparte et à l’Empereur Napoléon.
C’est un autre parti qui fut adopté à la Bibliothèque municipale de Colmar, où fut présenté, du 27 septembre au 30 novembre 1969, un carton inédit du peintre colmarien Victor Huen (1875-1939) intitulé La Grande Armée, 1805-1815. Il s’agit de 62 dessins à la plume, peints à l’aquerelle et rehaussés de gouache, réalisés en 1922-1928 pour le collectionneur nancéen V. Marcus, ami du peintre. Proche parent de Meissonnier et de Raffet, excellent peintre de cheval, Victor Huen a étudié dans le moindre détail les uniformes, les harnachements, les armes des différents corps de la Grande Armée. C’est pourquoi, si certains des dessins exposés témoignent d’une belle inspiration épique, si d’autres ont un intérêt proprement alsacien (Le billet de logement à Turckheim), l’ensemble vaut surtout par sa rigoureuse exactitude documentaire. Quelques belles armes provenant de la famille d’un officier alsacien de la Grande Armée complétaient cette exposition qui connut un succès certain.

Jean Jacques Waltz dit HANSI est né le 23 février 1873 à Colmar et mort le 10 juin 1951 à Colmar. Peintre, dessinateur et caricaturiste, Hansi ou « l’oncle Hansi » est devenu un symbole de la résistance des Alsaciens contre les Allemands qui avaient annexé l´Alsace en 1871. Il était camarade de classe de Victor Huen tout comme le docteur Fleurent. Hansi, Huen et quelques autres formaient un petit groupe restreint d’amis constitués d’artistes et de médecins dont le docteur Schwartz. Ils venaient souvent à la maison, aujourd’hui appelée Villa Elyane. Hansi et Victor Huen ont réalisé ensemble des ouvrages qui sont si vous le souhaitez, disponibles dans le commerce.