Émilie du Châtelet: mathématicienne et physicienne, amante de Voltaire

Fig.8-B4-Salin-Montaigu

10 septembre 1749, Lunéville : mort de la mathématicienne et physicienne Émilie du Châtelet, amante de Voltaire

La dernière lettre

Lettre à l’abbé Sallier [envoi de son manuscrit] (BNF, ms fr 12267, folio 4)

Ce document est peut-être le plus émouvant de tous. A la veille de l’accouchement qui devait entraîner sa mort prématurée, Mme Du Châtelet venait d’achever, au prix d’un travail acharné, une grand entreprise intellectuelle : la traduction en français des Principia mathematica (1685) que le savant anglais Newton (mort en 1727) avait écrit en latin, qui était encore la langue internationale de la recherche. Elle accompagnait cette traduction d’un commentaire qui reflétait non seulement une excellente compréhension de la difficile pensée de Newton, mais aussi un souci permanent de la mettre à jour, en quelque sorte, en y intégrant les découvertes les plus récentes en mathématiques et en la soumettant à un examen critique. Au début de septembre 1749, animée par la crainte de mourir en accouchant et de voir son travail perdu, elle envoie son manuscrit à l’abbé Sallier, conservateur de la Bibliothèque du Roi (bibliothèque publique, l’actuelle Bibliothèque Nationale de France où il se trouve toujours), pour qu’il soit à l’abri et aussi sans doute pour qu’il soit mis à la disposition des lecteurs. Il ne sera imprimé qu’en 1759. La lettre, la dernière que nous ayons gardée de Mme Du Châtelet, est elle-même conservée au département des manuscrits de la BNF (Fr 12267).

« J’use de la liberté que vous m’avez donnée , Monsieur, de remettre entre vos mains des manuscrit que j’ai grand intérêt aui restent après moi. J’espère bien que je vous remercierai encore de ce service et que mes couches , dont je n’attends que le moment, ne seront pas aussi funestes que je le crains. Je vous supplierai de vouloir bien mettre un numéro à ces manuscrits et les faire enregistrer afin qu’ils ne soient pas perdus. M. de Voltaire qui est ici avec moi vous fait les plus tendres compliments, et moi je vous réitère , Monsieur, les assurances des sentiments avec lesquels je ne cesserai jamais d’être votre très humble et très obéissante servante. Breteuil Du Châtelet.

A Monsieur Monsieur l’Abbé Salier à la Bibliothèque du roi à Paris. »

Le saviez-vous ?

Emilie du Chatelet et Montaigu

Emilie du Châtelet si elle vint à la Malgrange ne se rendit pas à Montaigu dont le château ne fut construit qu’à partir de 1757.

Et pourtant vous en souvenez-vous ? Un téléfilm fut réalisé par France 3 en 2007 et l’actrice qui joua Emilie tourna à Montaigu.

Extrait du film « Divine Emilie »

Le téléfilm d’Arnaud de Sélignac fut interprété par Léa Drucker et Thierry Frémont, sur un scénario cosigné par Elisabeth Badinter d’après son roman « Émilie Émilie ou l’ambition féminine au XVIII° siècle ». Outre le château de Montaigu des tournages en décor naturel furent réalisés au château de Cirey sur Blaise en Haute Marne, d’Haroué à côté de Nancy, de la Grange proche du Luxembourg ainsi que place Stanislas. Point de château de Lunéville par contre… Au générique, on ne cite pas expressément le château de Montaigu mais on remercie le musée du fer. Des scènes visionnées, on reconnait au rez de chaussée, la salle à manger et le bureau de travail noir d’Edouard Salin supposé être le bureau d’Emilie du Châtelet où elle travaille sa traduction de Newton, le clavecin au décor de laque du salon de musique. Il y a une perspective de la pelouse du château (côté façade principale avec une petite partie d’un statuaire) lorsqu’Emilie s’enfuit après avoir trouvé Voltaire serrant de très (trop) près sa nièce Mme Denis.

Tournage Divine Emilie (11 Avril 2007) – YouTube

Salle à manger du château de Montaigu (des Salins) utilisée

http://www.jirihanibal.com/divine-emilie.php

Montaigu et le cercle d’histoire locale et de généalogie de Jarville la Malgrange

Le dernier week- end d’été au domaine de Montaigu (21 et 22 septembre 2019 )fut prolixe en matière de contacts pour le cercle d’histoire locale et de généalogie de Jarville.

La photo panoramique de Jarville en 1919, il y a cent ans, fut un déclencheur ainsi que les posters sur les hauts-fourneaux (le cahier n°1 épuisé va être réédité) la déviation de la Meurthe et la lutte contre les crues (2ème édition du cahier n°2).