Rue de Sion

Sion est une colline du sud de Nancy (les géologues parlent de « butte-témoin ») qui culmine à 497m d’altitude et parfois appelée « Colline de Sion-Vaudémont » en référence au village de Vaudémont située à l’extrémité sud de la colline, et siège des comtes de Vaudémont, illustre famille de Lorraine. Cette colline est « la colline inspirée » dans l’œuvre de Maurice Barrès.

Il y a 2000 ans les Celtes adorent déjà les dieux de la guerre et de la paix sur la colline. Au IVe siècle, le christianisme chasse les idoles et le culte de la Vierge remplace celui des divinités païennes. Au Xe siècle, St Gérard, évêque de Toul, fixe cette dévotion de façon définitive. On vient prier sur la colline pour les croisés.

Le 10 septembre 1873, quand les premiers soldats prussiens eurent quitté la Lorraine non annexée, 30 000 pèlerins vinrent célébrer le couronnement de Notre-Dame de Sion. Ce jour-là une plaque fut posée avec l’inscription : « Ce n’est pas pour toujours », faisant référence à l’annexion de l’Alsace-Lorraine. Le 24 juin 1920, on célébra la victoire. Maurice Barrès fut chargé de masquer la plaque d’autrefois et les mots : « Ce n’était pas pour toujours » furent gravés. Le 08 septembre 1946, le Général De Lattre de Tassigny plaça sur l’autel une croix de marbre portant l’inscription : « Maintenant, c’est pour toujours ». Le 09 septembre 1973 « La fête de la paix » rassemblait 10 000 pèlerins dont des invalides et ex-prisonniers de guerre allemands. Une plaque de marbre portant le mot « réconciliation » fut érigée à l’entrée du plateau.

La basilique date du milieu du XVIIIe siècle. Elle a été rénovée récemment après l’incendie du 8 novembre 2003. Un musée archéologique et missionnaire a été aménagé à l’extrémité du plateau. C’est de là que l’on découvre  » ce vaste paysage de terre et de ciel » dont parle Maurice Barrès.

Pour en savoir plus consulter le site du conseil départemental de Meurthe et Moselle et le site Wikipédia consacré à la basilique.

Références

  • M Barrès, La Colline inspirée, Ed. Émile-Paul Frères, Paris, 1913, ou encore Ed, Le Livre de poche, 1960